Catégorie : JFORUM

Ben Gourion trahi par les travaillistes d’aujourd’hui

Un ben Gourion méconnu permet de ne voir dans le sionisme fondateur de l’État d’Israël qu’un sionisme laïque en froid avec la tradition juive. Telle n’est pas la réalité des choses. Tous les grands penseurs du sionisme sont tous issus de familles juives plus ou moins orthodoxes. Du moins, ils avaient en grande majorité une culture juive, que certains « religieux » de nos jours n’ont pas.

Mais, ils avaient à résoudre la quadrature du cercle. La nécessité de l’action politique et son efficacité sur le terrain ou être prisonnier des exigences morales et religieuses qui les auraient cantonnés dans la synagogue bimillénaire. Tout choix implique une violence.

En choisissant l’efficacité politique, ils ont non renoncé provisoirement aux règles morales dont la conscience restait toujours vive dans leur esprit, en privilégiant ce qui était une impérieuse nécessité pour sauver le peuple. En cela, ils ont appliqué une autre règle, elle aussi, religieuse : la Vie passe avant tout compris le shabbat.

Le pays a été en guerre dès sa naissance et sa survie était l’urgence absolue. La majorité du peuple adhérait ainsi à ce choix politique et le parti travailliste qui a su mener la barque faisait le plein des voix, bien que les partis religieux n’étaient pas que des figurants.

Il y avait un consensus général et une forme de partage entre le temporel et le spirituel, et les partis religieux faisaient partie de la majorité gouvernementale.

Dans les années 70, il y a un changement radical. De la Golda Meïr Première ministre travailliste (1969-1974) à YtsahaK Rabbin (1974-1977), il y a une révolution dans l’approche du problème des Arabes de Cisjordanie. Pour la première « il n’y a pas de peuple palestinien » pour le second, la porte est ouverte pour un État palestinien.

La gauche a élevé Rabbin au firmament et s’est cru obligée de nier le droit d’Israël au profit du « droit palestinien » Résultat en 1977, Béguin arrive au pouvoir (1977-1983) et face à la trahison de la gauche, le peuple vire à droite, et la gauche en s’écroulant devient pro palestinienne et antireligieuse.

En relisant l’anecdote de David Ben Gourion avec le Grand Rabbin Lau, on observe comment la gauche a trahi ses pères fondateurs.

Lecteur vidéo

00:00

05:46

Le mot mikvé vient des versets 7 et 8 du 1er chapitre de Béréchit (Genèse) de la Torah. Ce qui montre une parfaite connaissance de la culture juive.

 

Le testament de Ben Gourion.

Le jour de la déclaration de l’Indépendance de l’État d’Israël est une date qui nous donne l’occasion de faire le point sur notre lien avec la Terre Sainte. L’histoire suivante, relatée par l’ancien Grand-Rabbin d’Israël, le Rav Israël-Méïr Lau, nous offre un angle de réflexion original.

Au début des années 1970, le Rav Israël-Méïr Lau officie comme rabbin dans l’un des quartiers de la ville balnéaire de Tel Aviv. Au cours du mois d’avril 1972, il reçoit un coup de téléphone mystérieux. L’homme au bout du fil se présente comme David Ben Gourion, celui qui a proclamé l’Indépendance de l’État d’Israël et le tout premier dirigeant. Au début, le jeune rabbin croit à un canular. Mais, il décide de donner une chance à son interlocuteur : “comment puis-je vous aider Monsieur ? L’homme lui répond qu’il a beaucoup de mal à comprendre deux versets de la Bible et qu’il apprécierait que le rabbin vienne les lui expliquer. Il précise même qu’il sait que normalement c’est à celui qui veut poser une question de se rendre chez le rabbin mais il est actuellement dans sa maison de Tel Aviv et a du mal à se déplacer.

Le Rav Lau n’est toujours pas convaincu de l’identité de son interlocuteur. Il soupçonne toujours un canular. Mais, la personne au téléphone semble si crédible qu’il préfère ne pas prendre de risques. Ils conviennent donc ensemble d’un rendez-vous.

Le rabbin préfère en avoir le cœur net. Il demande à son frère Naftali, haut responsable au ministère de la Défense, de vérifier qu’il ne s’agit pas d’une farce. Moins de dix minutes plus tard, son frère lui confirme l’identité de l’interlocuteur et lui demande de se joindre à lui pour le rendez-vous.

Arrive le jour du rendez-vous. Les deux frères Lau se présentent au domicile de Ben Gourion. L’agent de sécurité les installe dans une pièce remplie de livres. Le Rav Lau est surpris par la présence d’un talmud complet en vingt volumes. Il demande à l’agent de sécurité si le maître de maison s’en sert. Celui-ci répond que chaque jour, il consacre une heure de son temps à l’un des volumes. L’ancien premier ministre “laïc” n’est pas seulement féru de Bible, il étudie aussi la Guémara chaque jour !

David Ben Gourion pénètre alors dans la pièce. Il s’installe péniblement sur son fauteuil. Il s’entame une discussion de presque quatre heures sur la Torah et ses explications. C’est au tour de Rav Lau d’interroger son hôte. Il voudrait avoir la confirmation d’une légende qu’il a entendue à son sujet.

En effet, en 1936, éclatent de violentes émeutes dans la Palestine sous mandat britannique. Une commission d’enquête, sous la direction du Lord Peel, est chargée de faire le point sur la situation afin de définir une solution. Des représentants de chacune des communautés sont auditionnés. Parmi ces personnalités, David Ben Gourion lui-même récite un discours poignant de trois heures sur le lien inconditionnel entre le peuple juif et la terre d’Israël. C’est alors qu’il est interrogé par Lord Peel en personne. Où est-il né ? En Pologne ? S’il prétend avoir un droit sur la terre, il doit avoir un Kouchane (acte de propriété). Ben Gourion lève spontanément la Bible qui était sur son pupitre. Il explique que c’est l’acte de propriété donné aux descendants d’Avraham, Its’hak et Ya’acov par le Maître du monde.

Rav Lau demande à son hôte si cette histoire est vraie. Celui-ci sourit et répond : “réelle et exacte.” Il ajoute même que tout cela est consigné dans ses mémoires. Le rav demande alors s’il peut aussi poser une question personnelle. Ayant reçu l’accord, il dit : “admettons que je possède un document dont dépend mon avenir, celui de mes enfants, de mes petits-enfants, la réalisation de mes projets et la concrétisation de mes rêves. Et, que la condition pour cela est son authentification par un juge. Mais, qu’avant cela, j’efface des mots du document, voire des phrases, et le froisse. Comment pourrais-je convaincre qui que ce soit avec ce document ? En d’autres termes, si notre légitimité sur la terre d’Israël provient de la Torah, pouvons-nous sélectionner dans cette même Torah ce que nous prenons et ce que nous laissons ? Par exemple, accepter le commandement d’honorer ses parents, mais laisser le respect du Chabbath de côté.”

David Ben Gourion était un homme extrêmement intelligent, comme le précise le Rav Lau lui-même. Il reste donc silencieux face à cette question. Aucun argument n’aurait pu contrer cette démonstration claire et précise.

Ce dernier point nous permet de comprendre notre lien avec la terre d’Israël. Il vient s’inscrire dans un projet beaucoup plus grand : la Torah. Grâce à D.ieu, ces dernières années, Yom Ha’atsmaout n’est plus “seulement” un jour de réjouissance. Ce jour-là, des cours de Torah sont organisés partout dans le pays. De nombreux Juifs viennent montrer leur reconnaissance envers D.ieu en étudiant Sa parole. Puissions-nous mériter très prochainement la délivrance finale et la venue du Machia’h !

Jforum.fr & Réouven BÉNIARD

Source : https://www.jforum.fr/ben-gourion-trahi-par-les-travaillistes-daujourdhui.html

L’Observatoire Juif de France a besoin de vous

Vous êtes assujetti à l’IFI

Vous êtes assujetti à l’Impôt Sur le Revenu

L’Observatoire Juif de France a besoin de vous.

Donner avec le bouton Paypal
Un Reçu Cerfa vous sera adressé

L’Observatoire Juif de France a besoin de vous.

Donner avec le bouton Paypal
Un Reçu Cerfa vous sera adressé

Les fourberies de Dieudonné M’Bala M’Bala. – JForum

Les fourberies de Dieudonné M’Bala M’Bala.

Quel crédit accorder à un activiste antisémite et négationniste lorsqu’il vient demander pardon à la communauté juive ? Retour sur le cas Dieudonné.

Ce mardi 10 janvier 2022, Sur « Touche Pas à mon Poste » (TPMP), l’émission phare de la chaîne C8, qui se nourrit principalement de sujets scabreux et les traite d’une manière déplorable, l’inénarrable Cyril Hanouna a invité sur son plateau, l’avocat rémois de Dieudonné M’Bala M’Bala, Maître Emmanuel Ludot et le directeur de publication d’Israël Magazine, un journal franco-israélien qui ne se caractérise pas par son professionnalisme et son intelligence. Lors de cette émission, André Darmon vient expliquer pourquoi il aurait hésité mais a finalement décidé de publier un texte de Dieudonné dans son magazine. Sur son site Internet, sous le titre de « Dieudonné demande pardon à la communauté juive », Dieudonné se fend d’une lettre ubuesque où il écrit qu’il tient « à demander pardon à toutes celles et ceux que j’ai pu heurter, choquer, blesser au travers de certaines de mes gesticulations artistiques. Je pense notamment à mes compatriotes de la communauté juive, avec lesquels je reconnais humblement m’être laissé aller au jeu de la surenchère ». Surenchérissant, son avocat vient appuyer cette demande, en parlant d’une initiative dont il vante l’honnêteté et qui s’appuierait sur le modèle de la fête religieuse juive de Yom Kippour (le Grand Pardon), le jour le plus saint et le plus solennel de la religion juive consacrée à regretter les mauvaises actions et les mauvaises pensées qui ont été commises durant l’année écoulée et à demander pardon, à Dieu ainsi qu’à ses semblables, avec sincérité. Et, sur le plateau, le débat biaisé porte sur cette démarche. Faut-il permettre à Dieudonné d’adresser à la communauté juive des excuses et sont-elles sincères ?

Sauf que voilà, Dieudonné M’Bala M’Bala n’a pas à répondre de ses actes devant une quelconque religion ou au nom de quelconques préceptes religieux, mais devant la Justice de notre pays, seule habilitée à déterminer de sa culpabilité. Or, la justice française a condamné à plusieurs reprises ce multirécidiviste de la haine. Et ce n’est que devant la justice de notre pays, prononcée au nom du peuple français, que Dieudonné devra continuer de répondre des mots orduriers et qui ont été les siens. D’ailleurs et tout au long de ces années, de nombreux procès ont été intentés contre Dieudonné, dont plusieurs se soldent par des condamnations pour incitation à la haine raciale. Nous n’allons pas ici rendre compte de ces procédures judiciaires, tant elles sont nombreuses. Comme l’a rappelé un magistrat, lors d’une audience, son casier judiciaire est très fourni. Enfin et dans un autre domaine, en juin 2021, Dieudonné est condamné à deux ans ferme en appel pour abus de biens sociaux et fraude fiscale. Dernièrement, Noémie Montagne, son ancienne compagne, a porté plainte contre lui (mardi 25 octobre 2022). Elle l’accuse de « harcèlement » et d’ « escroquerie ».

Il était une fois, Dieudonné…

Il était une fois un jeune humoriste parmi les plus doués de sa génération. Pendant plusieurs années, de 1991 à 1997, le Franco-Camerounais Dieudonné M’bala M’bala est en tournée avec l’humoriste Elie Semoun. Un duo qui fonctionne bien. En même temps, Dieudonné bataille contre le Front national. C’est ainsi que, lors des législatives de 1997, Dieudonné se porte candidat à Dreux pour s’opposer à Marie-France Stirbois, représentante locale du Front national. Il est alors encensé par une partie de la gauche pour ses positions en faveur de la régularisation des sans-papiers ou du droit de vote des immigrés. Il est invité dans les émissions de radio et de télévision. Dieudonné plaît. Mais peu à peu il s’enferme, il catégorise, dénonce, puis stigmatise. Et un autre Dieudonné apparaît.

En 2000, Dieudonné se lance dans la réalisation d’un film sur le Code noir[1]. Il demande une aide à l’écriture au Centre national du cinéma (CNC), refusée en 2002. Selon Louis Sala-Molins, autre coauteur, le scénario était d’une « férocité totale », car « il fallait cogner », que le Français sache vraiment ce que fut sa politique négrière[2]. Mais voilà, très vite, Dieudonné impute ce refus aux prétendus « sionistes du CNC » qui pratiquent, selon lui, un « deux poids, deux mesures ». Un refus qui aurait été le déclencheur de ses prises de position ultérieures.

Il s’en expliquera d’ailleurs lors d’une interview qu’il accorde à Thierry Ardisson, dans son émission « Tout le monde en parle », sur France 2, le 11 décembre 2004. À L’animateur Thierry Ardisson qui lui demande « est-ce que vous n’auriez pas intérêt finalement à faire avancer la cause des Noirs plutôt que d’être l’ennemi de la cause sioniste ? », Dieudonné répond : « C’est sûr. Mais bon, tout a commencé avec ce projet de film sur le Code Noir, sur la traite négrière. Tout a commencé comme ça. Je vais voir les autorités de mon pays, le CNC, pour dire “Bon voilà je voudrais faire ce film”. Et là on m’envoie un courrier. On me dit : “Non. Ne faites pas un film”… Pourquoi ? Parce que c’est un sujet extrêmement délicat. 95 % des richesses aux Antilles appartiennent encore aux descendants d’esclavagistes. C’est un sujet difficile à ouvrir. Alors je leur dis : “Vous ne pouvez pas me dire ça. Vous avez financé tout un tas de films sur d’autres crimes contre l’humanité.”… Et là, j’ai compris que j’étais face à une sorte d’unicité dans la souffrance, face à la République, qui m’a extrêmement dérangée ». Mais dans son esprit, ce refus ne pourrait en aucun cas lui être imputable, quel que soit le scénario et sa « férocité totale ». Non, il lui faut un bouc-émissaire fantasmé, il est donc tout trouvé.

Dès lors, Dieudonné utilise un qualifiant (les sionistes) qui sert de repoussoir notamment dans les quartiers sensibles, mais aussi chez des arabo-musulmans, dans une partie de la gauche et à l’extrême-gauche. Mais, qui, dans sa langue, est utilisé à la seule fin de dénoncer les Juifs, dans leur globalité. Par ailleurs, ce choix – pour des raisons à la fois tactiques et politiques – est aussi la conséquence des procès perdus par Dieudonné. Celui-ci déclarait le 14 juillet 2005 sur le site des Ogres (aujourd’hui fermé) « Ben ! Je vous le dis (…) je ne prononce pas le mot Juif. Après mes différents procès, j’ai compris qu’il pouvait y avoir interprétation sur ce mot alors que sioniste, il n’y a pas d’interprétation possible[3] ».

En réalité, Dieudonné poursuit une stratégie que décrit Éric Marty, professeur à l’université Paris-VII[4]. En premier lieu, dénier la qualité de victimes aux Juifs en leur attribuant les signes de leurs propres bourreaux ; faire des Juifs les artisans du martyr noir et de l’esclavage ; se donner soi-même comme victime, en dénonçant le « lynchage » dont il se dit victime. Cet antisémitisme traverse également des mouvements radicaux noirs américains, les Black Panthers ou Nation of Islam, dont le chef est Louis Farrakhan[5]. Dieudonné tente de fédérer une communauté noire très dispersée, mais dont le ressentiment monte face à une République qui ne tiendrait pas ses promesses. Pour lui, les premières victimes du racisme sont les Noirs et les Maghrébins. Succès garanti dans certaines banlieues difficiles. C’est ainsi que la thématique du « tous pourris » imprègne ses spectacles.

Mais, c’est en décembre 2003, sur le plateau de « On ne peut pas plaire à tout le monde », le talk-show de Marc-Olivier Fogiel sur France 3, que son image médiatique commence sérieusement à se brouiller. Il interprète, en direct, un sketch polémique. Le visage masqué, il campe un colon israélien s’en prenant à Jamel Debbouze, présent autour de la table, qu’il qualifie d’« humoriste musulman », de « moudjahidine du rire ». Son personnage fait un salut fasciste, invitant les jeunes des cités à rejoindre « l’axe du bien américano-sioniste ». La provocation de trop. Lors du procès en première instance pour ce sketch, Dieudonné est encore soutenu par quelques personnalités, comme Robert Ménard, alors président de Reporters sans frontières ou l’ex-auteur des Guignols Benoît Delépine (de Canal+). Ce sont là d’éventuels témoignages de moralité. Mais, d’autres personnes assistent au procès, comme Ginette Skandrani, sexagénaire, environnementaliste alsacienne, foncièrement anti-israélienne, proche du négationniste Serge Thion[6]. Dans la salle, venu également le soutenir, Nouari Khiari, un militant connu pour ses violentes diatribes anti-israéliennes, animateur de manifestations des pro-voiles[7]. Nouari est également un proche de Farid Smahi, ex-conseiller régional FN d’Ile-de-France.

Et, les déclarations antisémites se multiplient alors. Dès lors, il n’est plus le bienvenu dans les studios. On ne veut plus l’inviter, on craint le scandale. La presse écrite hésite. Ses outrances provoquent des protestations. Des plaintes sont déposées. Or, en février 2005, à Alger, devant un public conquis, il se compare à Dreyfus et à Jésus, dessine le portrait d’une France où la parole serait interdite et où violer un bébé serait moins grave que de critiquer Israël[8]. Il jette en pâture certains noms (Patrick Bruel, Elie Wiesel, Bernard-Henri Lévy…) À l’issue de la conférence de presse donnée avant le spectacle, Dieudonné parle de la France, qu’il décrit en ces termes : c’est un « territoire occupé par le sionisme ». Il ajoute que « la Shoah est une pornographie mémorielle ».

Dieudonné et l’accusation de peuple déicide

A Alger, le 19 février 2005, dans le quotidien algérien L’Expression, Dieudonné affirme que « le sionisme, c’est le sida du judaïsme » : « Dire qu’on vit en France. Nous sommes des sous-citoyens. Nous n’avons pas les mêmes droits que les sionistes. Eux, dans une école, il suffit qu’un petit soit traité de sale Juif pour que tout le monde se lève. Pour moi, le sionisme, c’est le sida du judaïsme ». De jours en jours, Dieudonné radicalise un peu plus son propos et renforce définitivement son image d’antisémite. C’est ainsi également que le fiel du complotisme ne va plus le quitter, lorsqu’il est à l’étranger, en tournée dans un pays arabe et en Iran. Il en usera et il en abusera pour plaire à ses hôtes. Dieudonné cherche-t-il une consécration à l’étranger ? Oui, et c’est en Iran qu’il va la trouver. Il se rend en Iran et y rencontre le président Mahmoud Ahmadinejad. Là, Dieudonné participe à des interviews télévisées.

Lorsqu’il le peut et où qu’il soit, d’Iran en Syrie et de Syrie en Corée du Nord, il mène un combat contre le sionisme et les démocraties occidentales. Pour Dieudonné, le sionisme est une sorte de pieuvre tentaculaire qui dominerait le monde. Ce faisant, consciemment ou inconsciemment, il répercute les vieux mythes fondateurs de l’antisémitisme. Mais lorsqu’il parle du sionisme, Dieudonné ne veut pas seulement dénoncer une doctrine, et un nationalisme. Dieudonné y ajoute d’autres qualifications et considérations. Quoiqu’il se défende tactiquement d’être antisémite alors qu’il l’est, il voit dans cette dénonciation du sionisme, une expression commode, sorte de ramasse tout de substitution. Comme d’autres, avec cette dénonciation du sionisme, il prend tout ce qui l’arrange et qu’il veut délibérément et constamment dénoncer. Derrière le sionisme et l’État d’Israël, dans son esprit, se trouve forcément toujours le Juif, et toutes les représentations fantasmées et apocalyptiques autour du Juif. C’est ainsi que, par exemple, ce glissement sémantique a pu s’opérer le plus tranquillement du monde, lorsque Dieudonné est interviewé par la chaîne iranienne Sahar 1 en septembre 2011. Lors de l’entretien, Dieudonné lâche subitement que « le sionisme a tué le Christ » :

Sahar 1 : « Pourquoi le sionisme essaie tant de faire des crimes de par le monde ? »
Dieudonné : « C’est profondément une science du mensonge et une haine profonde de l’humanité. Il me semble que c’est une épreuve envoyée à l’Humanité, mais que nous allons dépasser. Le sionisme joue sur nos instincts les plus bas. Le sionisme partout où il arrive tente d’enlever les valeurs morales du pays (…) Il nous tente. C’est la tentation dont a parlé le Christ (…) Les valeurs islamiques arrivent partout dans le monde et c’est pour cela que le sionisme développe une communication islamophobe. Le sionisme a tué le Christ. C’est le sionisme qui prétendait que Jésus était le fils d’une putain (…) or, Jésus a annoncé la venue du prophète, euh… du messager ».

Cette qualification est ici appliquée sans la moindre hésitation et retenue, sciemment, pour rappeler dans l’imaginaire collectif ce vieux mythe. Car pendant des siècles, les chrétiens ont accusé le peuple juif d’être collectivement responsable de la mort de Jésus. C’est ce que l’on a appelé « l’accusation de peuple déicide ». Or, ce terme fait explicitement référence à la crucifixion de Jésus-Christ et porte une signification particulière, celle de « meurtrier de Dieu ». Dans cette interview, lorsque Dieudonné invoque le « sionisme » pour imputer aux Juifs la mort de Jésus et les malheurs de l’humanité, il parle abusivement et mensongèrement d’une idéologie, le sionisme, pourtant postérieure de quelque dix-neuf siècles à la mort de Jésus.

Dieudonné, le négationnisme et Robert Faurisson

Mais, surtout, Dieudonné a un grand ami, le négationniste Robert Faurisson. Le 28 décembre 2008, au Zénith de Paris, Dieudonné remet à Faurisson « un prix de l’infréquentabilité et de l’insolence » devant 5.000 spectateurs et le gratin de l’extrême droite. Jean-Marie Le Pen est accompagné de son épouse Jany et de sa fille Marie-Caroline, ainsi que Patrick Bourson, l’associé du leader frontiste dans une affaire de champagne. Dans la salle, l’essayiste Alain de Benoist, Dominique Joly, un conseiller régional FN élu sur la liste de Marine Le Pen, Frédéric Chatillon, un ancien dirigeant du GUD, et Marc Georges, alias Marc Robert, coordinateur de la campagne de Dieudonné pour la présidentielle de 2007. « Il y avait aussi des gens d’extrême gauche », tente de rééquilibrer le polémiste, qui toutefois refuse de donner des noms : « Je ne veux gêner personne. » La militante propalestienne Ginette Skandrani confirme sa présence, non loin du leader radical noir Kémi Seba, dont le mouvement Tribu Ka a été dissous en 2006 par le ministère de l’Intérieur. Il est sur scène, il s’amuse comme un petit fou. Juste avant d’accueillir Faurisson, il fait monter Jacky, son acolyte[9]. Jacky est en chemise de nuit avec une énorme étoile jaune sur la poitrine. La salle adore. Jacky ne comprend pas pourquoi il doit se déguiser en Juif. « C’est pour que les gens n’oublient pas ! » hurle Dieudonné[10]. Et Jacky, ovationné par le public, quitte la salle en bêlant : « N’oubliez pas ! » Sur scène, Faurisson se voit remettre un trophée en forme de chandelier sur lequel sont plantées des pommes par un technicien (Jacky) habillé en pyjama à carreaux, avec une étoile jaune sur la poitrine et le mot juif inscrit dessus, évoquant un déporté juif. En mars 2009, Dieudonné hilare filme un sketch avec le même Faurisson qui à cette occasion est coiffé d’une kipa. Puis il réalise un long-métrage « L’Antisémite », coproduit avec une société iranienne. Le film n’est pas diffusé en salles mais commercialisé sur Internet pour ses seuls abonnés. Il est présenté le 15 janvier 2012 en avant-première au théâtre de la Main d’or. Dieudonné y interprète le rôle principal : un homme alcoolique et violent, déguisé en officier nazi pour un bal costumé. Robert Faurisson y joue également pendant quelques minutes son propre rôle, tandis que la Shoah y est personnifiée en sainte.

Le premier extrait (de 3 minutes) de « L’Antisémite » est accessible sur Internet. La date de sortie officielle est le 21 mars 2012. Dans ce court extrait, sur fond de piano tourné avec une couleur très années 1920, on peut voir un Américain, William Murdock (qui joue son propre rôle) inspecter une chambre à gaz. On reconnaît Jacky, son technicien, qui porte l’habit rayé des déportés. Le film n’est pas diffusé en salles mais commercialisé sur Internet pour ses seuls abonnés. Il est présenté le 15 janvier 2012 en avant-première au Théâtre de la Main d’or. Pour comprendre ce dont il s’agit, nous reproduisons l’extrait suivant :

« Le narrateur : Alors, arrivés à Auschwitz, les Alliés découvrent un spectacle d’horreur et de désolation.
Un prisonnier (à un autre gros prisonnier fumant la pipe) : Dégage !… On filme l’histoire !
Le prisonnier : S’il vous plaît ! À manger !
Le narrateur : L’officier américain William Murdock dira… 
William Murdock : Tiens ! Bouffe !
Le narrateur : L’humanité tout entière s’est vue à jamais marquée du fer rouge de la barbarie ! Grâce à un système de tuyauterie particulièrement ingénieux et complexe, le gaz était acheminé jusqu’à l’intérieur de la pièce.
William Murdock : Oh my God ! Oh mon Dieu !
Le narrateur : Sur la porte de cette chambre à gaz est inscrit SALICH DOUCHE : salle de douches.
William Murdock : Les preuves irréfutables…
Le narrateur : C’est dans une chambre à homicide comme celle-ci que le régime nazi a gazé deux millions de Juifs et quelques autres manants, sans conséquence.
Un personnage (au sujet du gaz): Mais comment ça marche ?
Un personnage (sous la douche qui coule) : C’est incroyable !
Le narrateur : Plus de 80 déportés étaient entassés dans cet endroit réduit pour y être asphyxiés.
Un personnage : Les fameuses douches…
Un autre : Mais d’où venait le gaz ?
Le narrateur : Le gaz utilisé pour tuer était le Zyklon B. Les corps étaient transportés au crématorium central jusqu’à des crématoriums de fortune comme celui-ci [mini-barbecue], qui servaient à incinérer des nourrissons.
Un personnage (au sujet du Zyklon B) : Je peux l’emporter ? Ça peut toujours servir !
Un personnage (tirant une fourchette du barbecue) : Une fourchette ? – Euh… On coupera au montage.
Un personnage (tirant des os de poulet du barbecue) : Des os de poulet ? – Euh… Non ! Des os d’enfants.
Le narrateur : D’autres corps étaient dépecés, et les peaux utilisées pour faire des fauteuils en cuir…
Un prisonnier (désignant un fauteuil) : Attention ! Vous vous asseyez sur ma grand-mère !
Le narrateur : … ou bien encore de luxueux abat-jours particulièrement prisés par la bourgeoisie nazie.
Un personnage : Ça aussi, c’est en peau de Juif ? – Bien sûr !
Le narrateur : Malgré cet amoncellement de preuves irréfutables, il s’en trouvera encore pour nier la Shoah ! »

On voit bien dans cet extrait, défiler toute la stratégie mise en œuvre par Dieudonné. Le crime est totalement ridiculisé, il est décontextualisé et devient un objet de moquerie, de drôlerie, de bouffonnerie. Et là, s’opère également sa négation. C’est ainsi que le négationnisme fonctionne chez Dieudonné. Il est couplé avec toutes les ficelles de l’antisémitisme. Mais, cette stratégie et cette convergence avec Robert Faurisson correspondent aussi à une vision du monde que Dieudonné résume dans une interview publiée par l’hebdomadaire d’extrême droite Rivarol, le 11 mars 2011. Cette citation condense probablement tout ce que Dieudonné entend, comprend et veut débiter. Elle explique aussi pourquoi et comment Dieudonné s’est entiché de Faurisson, tout au long de ces années : « Les grands vainqueurs de la dernière guerre mondiale ce sont les sionistes. On a eu pendant la guerre l’occupation allemande ; aujourd’hui, c’est l’occupation sioniste. Non seulement la guerre n’est pas terminée, mais elle se durcit car l’occupant est pire que les précédents. »

Comment s’étonner dans ces conditions qu’en octobre 2018, Dieudonné pleure la mort du négationniste ? Véritablement triste, il s’exclame : « Robert Faurisson nous a quittés, je perds un ami, un homme exceptionnel qui m’a beaucoup inspiré. Je sais que la soif de vérité à laquelle il était enchaîné est à présent apaisée, elle aura fait de sa vie une œuvre incomparable. Dans un monde normal, ta place sera au Panthéon […] Tu es le seul homme pour qui je vais m’imposer un devoir de mémoire ».

Dieudonné joue la victime

Dieudonné se nourrit des polémiques qu’il alimente. Comme Jean-Marie Le Pen en son temps – qui calculait sciemment ce qu’il voulait dire et comment il fallait le dire – Dieudonné se nourrit des polémiques qu’il engendre, des mots lâchés, sciemment. Cela participe à la fois de la promotion de ses shows et du business qui va avec. Plus on parle – fût-ce en mal – de lui, plus il en tire des bénéfices. Car la promotion du « spectacle » ne se fera que si elle est accompagnée de phrases assassines. Bien évidemment, il va être très critiqué. Mais, après tout, n’est-ce pas ce que son public attend et réclame ? Dieudonné ne fait pas dans la vertu, il se nourrit du grossier, il affectionne le scandale. Il transgresse, c’est le job. Il ne doit pas le faire à moitié, mais totalement. Et plus c’est gros, plus cela porte et fidélise ses fans. Il doit y voir un autre avantage. Dieudonné cherche à faire passer des messages. Son combat est politique, nous le pensons. C’est ainsi qu’il ne s’agit pas seulement de gagner de l’argent, même s’il aime l’argent. Si tel est bien le cas, il aurait pu le faire autrement, sans aller aussi loin, probablement. Les phrases délivrées constituent également un argumentaire, fût-il sordide, fût-il scabreux, pour « éduquer » son public. Enfin, et pour terminer, Dieudonné aime jouer la victime. C’est un répertoire et un rôle qu’il affectionne particulièrement. Dieudonné se veut en « martyr » du système et des lobbies, comme un saint, comme Jésus. C’est en tout cas l’image qu’il aime donner de lui. C’est aussi cela la promotion du « spectacle », pas seulement lancer une phrase, mais jouer pleinement le registre de la victimisation. Il n’est pas le seul bien sûr à le faire. Ils sont nombreux à affectionner ce rôle. Mais Dieudonné en connaît tous les registres. Comme pour rappeler à son public qu’il paye cher le fait de pointer du doigt. C’est un registre qu’il affectionne particulièrement, comme Jean-Marie Le Pen, en son temps. C’est un registre qu’il connaît par cœur et dont il use et abuse régulièrement.

Pardonner ?

Dans ces conditions quel crédit accorder à un activiste antisémite et négationniste lorsqu’il vient demander pardon à la communauté juive ?

Les fourberies de Dieudonné, je connais. J’ai eu l’occasion avec mes camarades de SOS Racisme, de l’UEJF, de la LICRA et du MRAP et d’autres associations, de le voir, de l’entendre, de le regarder, et de l’affronter, lors de différentes audiences.

J’ai vu son petit rire moqueur lorsqu’au tribunal, l’on projetait quelques-unes de ces vidéos « assassines ». J’ai vu sa satisfaction, son orgueil démesuré et sa brutalité. L’homme (en bermuda) devant les juges, sans attendre de nous entendre, je l’ai vu se régaler de ses saillies misérables et racistes. Je l’ai vu également sur Internet, se régaler de ses mots/maux et exciter son public, notamment les jeunes de banlieue, jetant comme on jetterait aux chiens, des os. Lui, Dieudonné M’Bala M’Bala jetait en pâture les Juifs, avec une expression particulière du visage et un sourire carnassier…

Alors, pardonner ? Jamais. Par contre, nous continuerons de le traîner devant les tribunaux, afin que justice soit rendue.


Marc Knobel est historien, il a publié en 2012, l’Internet de la haine (Berg International, 184 pages). Il publie chez Hermann en 2021, Cyberhaine. Propagande, antisémitisme sur Internet.


[1] Rédigé sous l’autorité de Colbert, et promulgué par Louis XIV, le Code noir réglemente l’esclavage aux Antilles. En un préambule et soixante articles, il règle dans les possessions françaises d’outre-Atlantique « l’état et la qualité des esclaves » en les qualifiant de bêtes de somme ou de purs objets.

[2] Anne-Sophie Mercier, Dieudonné démasqué, Paris, Le Seuil, 2009, p. 63.

[3] Cité par Cindy Leoni, « Dieudonné, multirécidiviste », Libération, 3 janvier 2014, p. 21.

[4] Éric Marty, « Que Dieudonné se rassure ! », Le Monde, 7 mars 2004.

[5] Sur ce sujet voir l’article de Philippe Boulet-Gercourt, « États-Unis : les noirs antijuifs », Le Nouvel observateur, 24 février – 2 mars 2005.

[6] Ancien professeur de littérature à l’université Lyon-II, cette figure de l’ultra-gauche négationniste consacre sa vie à expliquer que les chambres à gaz n’ont jamais existé. Son engagement lui a valu des procès qu’il a toujours perdus.

[7] Claude Askolovitch, « Dieudonné. Enquête sur un antisémite », Le Nouvel observateur, 24 février – 2 mars 2005.

[8] Selon Jean-Marcel Bouguereau dans « Terrifiante comptabilité », Le Nouvel Obs, 21 février 2005.

[9] Marianne, « Jacky Sigaux, le régisseur », 11 au 17 janvier 1014, page 19.

[10] Dans un éditorial intitulé « Hitler et Voltaire » dans L’Express en date du 15 janvier 2014, Christophe Barbier écrit : « Dieudonné n’est pas un humoriste, il est un propagandiste ; il n’est pas politiquement incorrect, il est idéologiquement infect. Ceux qui vont l’applaudir sont des coupables s’ils partagent ses thèses ou des complices s’ils cautionnent sa pensée par leur présence et leur rire tout en plaidant la naïveté ».

Source : https://www.jforum.fr/les-fourberies-de-dieudonne-mbala-mbala.html

CE QUE LA PRESSE EN FRANCE NE VOUS DIT PAS

Doha: comment Israël est perçu dans le monde arabe (reportage) – JForum

 
—————————————————————————————————————————————
 
 

L’Observatoire Juif de France a besoin de vous.

Donner avec le bouton Paypal
Un Reçu Cerfa vous sera adressé

Incident : Les islamo-gauchistes quittent l’hémicycle VIDEOS – Intervention de Meyer HABIB |JForum 

« Islamo-gauchiste », « haine des juifs » : pourquoi des députés de gauche ont quitté les bancs de l’Assemblée.

Interrogé mardi sur l’antisémitisme, le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, a pointé du doigt « l’extrême gauche » et une récente proposition de résolution polémique sur Israël, provoquant des réactions outrées des députés de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) et leur départ des bancs de l’hémicycle.

C’était la dernière séance. Ce mardi, les ultimes questions au gouvernement avant la trêve parlementaire estivale ont vu une grande partie des députés de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) quitter l’hémicycle de l’Assemblée nationale. Retour sur cet épisode, en cinq actes, qui a débuté par une question posée par Meyer Habib à la Première ministre, Élisabeth Borne.

1. Meyer Habib contre les « islamo gauchistes de cet hémicycle »

 « En 2022 le nouvel antisémitisme est toujours présent en France notamment à la gauche cet hémicycle avec les islamo gauchiste et cette résolution immonde de 37 députés NUPES qui eux au moins sont clairs dans leur haine des juifs et d’Israël, par clientélisme électoralisme cynique qu’ils ont troqué le bleu ouvrier contre le vert islamiste, la faucille et le marteau contre la charia, on ferait a raison : la synagogue brûle et on regarde ailleurs. La France et votre gouvernement ne peuvent pas en même temps faire voter la nouvelle définition de l’antisémitisme condamner la résolution de NUPES mais à la fois financer des ONG palestiniennes comme l’UAWC directement lié à l’islamisme et au Hamas, et continuez Madame la Première ministre ces votes anti israélien à l’ONU dans la résolution de la NUPES est la parfaite continuité. »

2. Le ministre Éric Dupond-Moretti et son « petit mot pour l’extrême gauche »

Dans sa réponse à Meyer Habib, le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, a tenu à avoir « un petit mot pour l’extrême gauche » : « Corbyn, l’apartheid, les mots que vous avez choisi pour commenter le discours du président de la République. Ils vous collent à la peau ». Au même moment, plusieurs députés de La France insoumise quittaient l’hémicycle, suivis d’une grande partie des élus de la Nupes. Avant de revenir une dizaine de minutes plus tard.

3. Le socialiste Boris Vallaud répond aux accusations

Dans la foulée, le président du groupe socialiste, Boris Vallaud, a pris la parole pour réagir aux accusations. « Je voudrais dire en solennité et en gravité que dans cet hémicycle comme partout en France, l’antisémitisme n’est pas une opinion, c’est un délit qu’il faut combattre sans relâche », a alors déclaré l’élu, jugeant « malvenu de décerner des brevets » car « ce combat doit être celui de tous les démocrates ». A l’intention de la Première ministre, Boris Vallaud a ajouté que cette dernière aurait « toujours à [ses] côtés celles et ceux qui ont en détestation la haine et l’antisémitisme ». 

Vous défendez comme nous la lutte contre l’antisémitisme mais ce n’est pas le cas de tout le monde sur ces bancs ! 

4. La Première ministre exclut les Insoumis du champ des « républicains »

En guise de réponse, Élisabeth Borne a affirmé que « personne n’a mis en doute la position des groupes socialiste, communiste et écologiste », excluant de fait, et sans le nommer, celui de La France insoumise. Avant de poursuivre : « Nous savons que vous êtes des républicains et que vous défendez comme nous la lutte contre l’antisémitisme mais ce n’est pas le cas de tout le monde sur ces bancs ! »

Comme le règlement le lui permet, le socialiste Boris Vallaud a repris la parole pour demander « une union sacrée dans cet hémicycle, sur tous les bancs, contre ce fléau absolu ». 

5. Sandrine Rousseau défend LFI, Aymeric Caron demande des excuses

Dans leur prise de parole suivante, plusieurs députés de gauche ont profité de leur question pour revenir sur cet épisode. A l’image de l’écologiste Sandrine Rousseau pour qui il est « indigne de qualifier les députés LFI d’antisémites ». « L’antisémitisme se règle dans les tribunaux et sa banalisation contribue à sa diffusion », a-t-elle ajouté.

De son côté, Aymeric Caron (REV, LFI) a « exigé des excuses » de la part d’Élisabeth Borne : « Vous instrumentalisez une résolution à l’initiative de nos camarades communistes exclusivement contre La France insoumise, c’est particulièrement scandaleux et sordide. »

JForum et le JDD

Pour visionner les Vidéos, cliquez sur le lien ci-dessous;

Source: https://www.jforum.fr/incident-les-islamo-gauchistes-quittent-lhemicycle-videos.html

 

 

Naftali Bennett n’arrête pas de nous étonner | JFORUM

Mardi, dans un article intitulé : « Israël a une certaine influence sur la Russie si seulement il est prêt à l’utiliser », a écrit l’un des meilleurs journalistes israéliens dans Haaretz : « Bennett semble aussi abasourdi par Poutine que Netanyahu l’était. Trois jours plus tard, il a doublé son évaluation du Premier ministre israélien : « Bennet n’a pas réussi à faire avancer la politique de son prédécesseur. Tout comme Netanyahu, il est émerveillé et a peur de Poutine, et comme tous les dirigeants israéliens précédents, il a prouvé que quand nous ne disons «plus jamais», nous voulons en fait dire « plus jamais ça pour nous ».

Samedi, avant que la rencontre inattendue de Bennett à Moscou ne soit rendue publique, des manifestants devant la maison de Bennett à Ra’anana ont exigé qu’Israël se joigne aux sanctions occidentales contre la Russie et accueille davantage de réfugiés d’Ukraine.

La réunion de samedi a eu lieu alors que les forces russes encerclaient les principales villes ukrainiennes. Il s’agissait de la première rencontre de Poutine avec un dirigeant étranger depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie dix jours plus tôt. Auparavant, le président français Emmanuel Macron et le ministre chancelier allemand Olaf Scholz s’étaient rendus à Moscou, selon les termes du Wall Street Journal « n’ayant pas réussi à empêcher M. Poutine d’envahir l’Ukraine ou de faire reculer ses chars ».

Alors qu’il subissait de sévères critiques en Israël pour ne pas avoir adopté une attitude plus définie et plus combative contre la Russie, (« Israël agit comme un État client russe, presque un allié », a écrit Uri Misgav dans un article intitulé : « La politique d’Israël en Ukraine est une honte ») Le Premier ministre israélien était en train de conclure un accord hors de la vue du public. Parlant au téléphone avec le président Poutine et Zelensky et rencontrant la chancelière allemande, il a réussi à faire admettre dimanche à Poutine qu’il était « prêt à négocier ». Certes, la surprenante rencontre samedi de Bennett a été méticuleusement coordonnée avec les États-Unis, l’Allemagne et la France et « dans le cadre d’un dialogue permanent avec l’Ukraine ».

Après la rencontre de trois heures avec Poutine et en route pour rencontrer le chancelier Scholz en Allemagne, Bennett a informé le président Zelensky et d’autres dirigeants mondiaux de la conversation.

Nous ne connaissons pas encore le contenu de la conversation, mais le fait que le premier dirigeant étranger avec lequel Poutine a décidé d’avoir une conversation en face à face ait été le Premier ministre israélien est significatif.

« Bennett n’a pas le prestige international, l’intégrité, la capacité, les connaissances », avait déclaré Netanyahu. Comparé à ses prédécesseurs, il a été dit que Bennett n’avait pas « l’auréole du leadership ». Les rabbins haredi l’ont accusé d’avoir « perdu son chemin, ses valeurs et sa conscience. »

Après seulement huit mois au pouvoir, alors que beaucoup pensaient qu’il serait improbable que la coalition Bennett ait formée survive, le Premier ministre a atteint le statut de membre de confiance et égal parmi les dirigeants des pays les plus influents du monde.

Après tout, c’est l’homme qui, plusieurs fois au cours de sa vie, a rendu possible l’impossible.

Après avoir échoué à franchir le seuil électoral nécessaire pour entrer à la Knesset lors des élections d’avril 2019, il y revient un peu plus de deux ans plus tard pour devenir Premier ministre. Il a forgé l’une des coalitions gouvernementales les plus diversifiées sur le plan idéologique au monde, sauvant le pays d’un marasme de deux ans qui menaçait la démocratie nationale. Grâce à l’inclusivité politique de la coalition au pouvoir, la dernière édition de l’indice annuel de la démocratie de l’Economist Intelligence Unit a classé Israël comme plus démocratique que les États-Unis, l’Espagne, la Grèce et la Belgique et juste derrière la France.

En 2005, alors qu’il avait 33 ans, il a vendu l’entreprise qu’il avait cofondée à 20 ans, en levant 27 millions de dollars pour 145 millions de dollars. Après cela, il a fait trois autres sorties réussies dans la haute technologie, suivies d’une carrière politique fulgurante de 15 ans qui l’a amené au poste de ministre des Affaires religieuses, de Jérusalem et des Affaires de la diaspora, de l’Économie, de l’Éducation et de la Défense.

Mais surtout, Naftali Bennett est l’un des membres le plus représentatif d’une nouvelle génération d’Israéliens qui apportent au monde une façon de penser caractérisée par son pragmatisme, son humanisme et sa conviction morale.

Alors que de nombreuses personnes en Israël pensaient que la guerre en Ukraine avait plongé le pays dans un dilemme où la realpolitik l’emportait sur la clarté morale, Bennett a montré que les principes et le pragmatisme étaient alignés.

Le même média israélien qui, le 2 mars, a titré un article : « La politique ukrainienne d’Israël est une honte », notait deux jours plus tard qu’entre 200 et 400 réfugiés ukrainiens entrent chaque jour en Israël.

Sur les 584 détenteurs de passeports ukrainiens arrivés en trois jours, seuls 22 se sont vu refuser l’entrée. La politique d’Israël est que les Ukrainiens peuvent venir en Israël s’ils ont des parents israéliens qui garantissent qu’ils ne s’installeront pas ici de façon permanente et déposent une garantie sous la forme d’un chèque de 10 000 shekels (3 000 $) par personne a été vivement critiqué. En pratique, bien que peu d’entre eux aient été tenus de signer une garantie.

La question des réfugiés est façonnée par le fait qu’Israël se prépare à accueillir au moins 100 000, peut-être même 300 000 réfugiés juifs d’Ukraine et de Russie. Le problème du gouvernement est de savoir où trouver un logement pour tant d’immigrants.

Trente mille Juifs ukrainiens se sont installés en Israël entre 2014 et 2018 après l’annexion russe de la péninsule de Crimée.

Une enquête démographique menée en 2020 par le Jewish Policy Research Institute a estimé que le noyau de la population juive d’Ukraine comptait 43 000 personnes (1,18% d’une population totale du pays de 41 800 000). Cependant, environ 200 000 Ukrainiens sont techniquement éligibles à la citoyenneté israélienne, ce qui signifie qu’ils ont une ascendance juive identifiable. Le Congrès juif européen estime que ce nombre pourrait atteindre 400 000.

Par le rabbin Moshe Pitchon, auteur de « Something New is Happening: The Life and Times of Naftali Bennett »

Source : https://www.jforum.fr/naftali-bennett-narrete-pas-de-nous-etonner.html

 

 

 

L’Observatoire Juif de France a besoin de vous.

Donner avec le bouton Paypal
Un Reçu Cerfa vous sera adressé

Ce qu’a dit Nathan Charansky sur l’Ukraine | JFORUM

Ce qu’a dit Nathan Charansky sur l’Ukraine 

 
Israeli Human Rights activist and Chair of the Babi Yar Memorial Center, Natan Sharansky poses for a photo, during an interview with the Associated Press in Kyiv, Ukraine, Wednesday, Oct. 6, 2021. The presidents of Ukraine, Israel and Germany have inaugurated a memorial for the victims of the Babi Yar massacre in Ukraine eight decades after one of the most infamous Nazi mass slaughters of the Holocaust. Nearly 34,000 Jews were killed within 48 hours in the Babi Yar ravine in the Ukrainian capital of Kyiv when the city was under Nazi occupation in 1941. (AP Photo/Efrem Lukatsky)

Le texte de Nathan Charansky sur l’Ukraine qui fait le Buzz

Nathan Charansky a fait un discours cette semaine lors des cheva brahot de Benia et Netta Dickstein. Les parents de Benia, Yossi et Hanna et son frère Choval sont décédés dans un attentat lorsque il avait 7 ans. Par la journaliste Sivan Rahav Méir.

Il aurait été dommage que seules les personnes présentes lors de ces sheva brahot puissent entendre ce que Charansky, le célèbre prisonnier de Sion, a dit concernant la situation en Ukraine.

« J’ai grandi en Ukraine, à Donetsk. Il y avait là bas quand j’étais jeune des personnes d’origine diverse. Sur les papiers d’identité de certains, il était écrit « russe », « ukrainien », « kosack », « giorgiens ». Cela n’avait pas tant d’ importance, il n’y avait pas tant de différence que cela entre ces personnes. En revanche, s’il était écrit  » juif » sur tes papiers d’identité, c’etait comme si tu étais porteur d’une maladie contagieuse.

On ne savait rien de l’identité juive. Il n’y avait rien qui faisait de nous des personnes différentes du point de vue identitaire. Rien sauf l’antisémitisme et la haine qu’on nous exprimait.

Ainsi, il ne venait à l’idée de personne de remplacer le mot « russe » par le mot « ukrainien » sur sa carte d’identité, par exemple, pour être accepté à l’université, car cela n’avait aucune importance. Mais, s’il était écrit « juif » et que vous aviez la possibilité de le changer – bien sûr, que vos chances d’être accepté à l’université devenaient tout de suite plus grandes.

 

Juif est devenu une chance

Tout cela m’est revenu à l’esprit, cette semaine lorsque j’ai vu des milliers de personnes debout aux frontières, essayant d’échapper à la tragédie en Ukraine. Ils se tiennent là jour et nuit. Mais il y’a un mot qui peut les aider à s’en sortir : « juif ». Si vous êtes juif – il y a des juifs là-bas qui s’occuperont de vous, il y aura quelqu’un de l’autre côté de la frontière qui vous cherchera, vos chances de vous enfuir seront plus élevées.

Le monde a basculé. Quand j’étais enfant, ‘juif’ était un mot négatif et péjoratif, presqu’une tare. Personne ne nous enviait.
Aujourd’hui à la frontière ukrainienne ‘Juif’ est devenu un mot positif, une chance. Il concerne des personnes qui ont un endroit où aller et  une famille qui les y attend. »

 

L’Observatoire Juif de France a besoin de vous.

Donner avec le bouton Paypal
Un Reçu Cerfa vous sera adressé

Royaume-Uni: un amendement qui empêche de soutenir BDS – JForum

L’Observatoire Juif de France souhaite que l’Union Européenne et la France prennent exemple sur le Royaume Uni.

 
 

Le gouvernement britannique a fait le premier pas historique vers l’interdiction du mouvement antisémite Boycott, Désinvestissement et Sanctions contre Israël.

Au milieu des protestations de certains députés travaillistes, un amendement déposé par l’ancien ministre des communautés Rob Jenrick a été adopté avec le soutien du gouvernement pour empêcher les fonds de pension des collectivités locales de soutenir les actions BDS contre les entreprises britanniques liées à Israël. Cette décision intervient le jour où le conseil du comté de Hertfordshire a rejeté un appel de BDS à désinvestir des millions de dollars dans des entreprises liées à Israël, et avant un vote de boycott d’Israël par le conseiller travailliste expulsé du parti, Jo Bird. Les changements apportés au projet de loi sur les pensions et les offices judiciaires donneront au secrétaire du gouvernement local de nouveaux pouvoirs pour ordonner aux fonds de pension de ne pas prendre de décisions qui entrent en conflit avec la politique étrangère et de défense menée par le gouvernement. Cette décision intervient après que la Cour suprême, en mai 2020, a annulé une précédente tentative du gouvernement de limiter le BDS en Grande-Bretagne, au terme d’une bataille juridique de quatre ans menée par la Palestine Solidarity Campaign. À l’époque, le gouvernement avait déclaré qu’il s’engageait à empêcher l’introduction de « boycotts locaux ». 

« Parfaitement légitime »

S’exprimant aux Communes, M. Jenrick a déclaré que les pensions du secteur public, payées par les contribuables et garanties par le gouvernement, étaient « très clairement la chasse gardée de l’État » et qu’il était « parfaitement légitime » que le gouvernement ait son mot à dire sur la manière dont elles étaient réglementées. Il a ajouté : « Pendant trop longtemps, nous avons vu les régimes de retraite publics poursuivre des pseudo-politiques étrangères et, trop souvent, la politique étrangère de ces régimes de retraite publics est, je le crains, exclusivement axée sur la réécriture de la relation du Royaume-Uni avec le seul État juif du monde, Israël ».

« Le meilleur indice statistique de l’hostilité antijuive est l’importance de l’activité du BDS… « .

Qualifiant les militants de la campagne BDS de « minorité d’une clique extrême et bien organisée », il a ajouté : « Il n’est pas nécessaire de chercher très loin pour trouver un modèle de comportement antisémite en rapport avec les campagnes de promotion du boycott d’Israël. Des études successives ont montré que le meilleur indice statistique de l’hostilité antijuive est l’importance de l’activité du BDS… ». Bien entendu, plusieurs députés travaillistes se sont prononcés contre l’amendement.

« Le BDS est trop souvent lié à l’antisémitisme »

Après le vote, M. Jenrick a déclaré : « Le BDS contre Israël est trop souvent lié à l’antisémitisme au Royaume-Uni et ne fait rien pour promouvoir la paix, et est de plus en plus en décalage avec l’humeur au Moyen-Orient après les accords d’Abraham, par lesquels un certain nombre d’États du Golfe forgent des liens productifs avec Israël. « Il est inacceptable que les conseils locaux fassent des interventions de politique étrangère qui divisent, contrairement à la position du gouvernement britannique. Je suis ravi que mon amendement ait été adopté et qu’il constitue la première étape d’une législation interdisant le BDS au Royaume-Uni. J’espère que cela préfigure un projet de loi plus large dans le prochain discours de la Reine s’attaquant au BDS dans l’ensemble du secteur public ».

Royaume-Uni: un amendement qui empêche de soutenir BDS

L’Observatoire Juif de France a besoin de vous.

Donner avec le bouton Paypal
Un Reçu Cerfa vous sera adressé

Sugihara Chiune, le Schindler japonais (vidéo) | lemonde.co.il

Sugihara Chiune, le Schindler japonais (vidéo)

 

Sempo Chiune Sugihara est né au Japon à Yaotsu (Gifu) en 1900. Après une scolarité exemplaire, il entreprit des études supérieures pour servir son pays auquel il était profondément attaché et qu’il rêvait de représenter sous toutes les latitudes.

Il épousa une jeune femme du nom de Katia Semionovna de laquelle il divorça en 1935. Il épousa en secondes noces une japonaise Yukiko Sugihara et fonda avec elle une famille heureuse illustrée par la naissance de quatre enfants.

Il parlait la langue russe très couramment car il avait étudié tout ce qui concernait l’Union Soviétique à l’institut japonais Gakuin implanté à Harbin et en tant que Directeur du Ministère des Affaires Etrangères d’un Etat fantoche : le Mandchoukouo et il avait développé de nombreuses relations avec des personnes originaires de Russie soviétique. Parallèlement, Tokyo exigeait de lui des renseignements sur les mouvements terrestres et maritimes des armées nazies et/ou soviétiques dans les régions avoisinantes la Lituanie et la Russie.

S’étant brillamment illustré en 1932 par des transactions et des relations commerciales et diplomatiques avec la République Soviétique de l’époque dans une sorte de représentation diplomatique à Harbin, capitale de la Mandchourie, il reçut l’ordre de mission, en Novembre 1939, en tout début de la seconde Guerre Mondiale, de rejoindre la Lituanie et d’y ouvrir un consulat.

Dès son arrivée à Kovno, capitale de Lituanie, Sugihara fut immédiatement confronté au problème de survie des Juifs pourchassés par les Nazis. La population juive de Kovno comptait 30,000 âmes. Déjà, il avait eu vent des atrocités perpétrées par les nazis sur les Juifs en Pologne. Il délivra des visas pour le Japon à plus de 6,000 personnes leur permettant ainsi de quitter ce sol pour voguer vers d’autres territoires plus amènes et sauvant la vie de ces réfugiés en leur suggérant de fuir cette Europe enflammée à travers la Russie et la Sibérie jusqu’en Mandchourie puis, de là, vers le Japon muni de leurs visas.

Son gouvernement le houspilla et le rappela à l’ordre mais, tant qu’il put délivrer des visas, il le fit, pour sauver des vies. Ce couple poursuivit ses actions salvatrices en dépit des ordres reçus par le gouvernement japonais occupé par ailleurs par des tractations coupables aux yeux du monde libre et tout-à-fait conscients qu’ils mettaient leur carrière et leurs vies en danger par leur refus d’obéissance.

Certains Juifs lituaniens ou polonais s’étaient arrangés pour recevoir de faux-visas pour Curaçao ou vers des possessions hollandaises en Amérique. Les façons de fuir d’Europe occidentale devenaient de plus en plus périlleuses aussi, Sempo Sugihara, ne sachant que décider pour ces personnes, leur délivra en 1940 des visas d’une durée de 10 jours pour leur permettre de s’éloigner. Il reçut, de son gouvernement, l’ordre de fermer le consulat en automne de la même année. Déchiré par le sort amer qui attendait ces êtres dont certains n’étaient pas même en possession de tous les documents nécessaires pour leur transfert vers le Japon ou Curaçao et leur délivra, malgré tout, des visas et autres documents, car, à l’époque, le seul moyen de regagner les rivages américains était de transiter par le Japon.

Les autorités nippones, soucieuses de ne pas avoir soudain des réfugiés à nourrir et entretenir, exigèrent de Sempo Sugihara de vérifier que chaque voyageur était en possession de titres de voyage et d’argent pour leur permettre de subsister tout le temps de leur transfert et, dans la négative de ne pas délivrer quelque document que ce fût. La réponse du diplomate fut qu’il avait dû délivrer des visas sans vérifier les moyens de subsistance des futurs voyageurs à cause de l’urgence et du fait que pour transiter ils étaient obligés d’être en possession des visas pour pouvoir quitter la république soviétique. Les autorités soviétiques à Vladivostok firent pression sur le gouvernement japonais afin de faciliter le transbordement des fuyards vers le Japon même si tous les documents n’étaient pas visibles.

Entre la date de sa nomination jusqu’à la date où il quitta la Lituanie, Sempo Sugihara délivra 2440 visas y compris des visas pour des enfants.

Sugihara Chiune, le Schindler japonais | Nippon.com – Infos sur le Japon

Sempo Sugihara quitta Kovno pour se rendre dans la capitale Tchèque : à Prague. De là, le gouvernement japonais, l’envoie en mission en Roumanie. Il restera là-bas jusqu’à ce que les Nazis, battus, retournent en Allemagne. C’est alors qu’il fut appréhendé et arrêté puis incarcéré et détenu avec les membres de sa famille trois années durant par les Soviétiques.

En 1947, le gouvernement japonais, de manière très arbitraire, mit un terme à la carrière diplomatique de Sempo Sugihara sous le prétexte qu’il était nécessaire d’opérer une très importante réduction de personnel.

Sempo Sugihara tomba en disgrâce à cause de son opiniâtreté à délivrer des visas aux Juifs persécutés. Destitué de ses fonctions diplomatiques, il dut s’exiler pour une vingtaine d’années à Moscou où il dirigea une entreprise commerciale. Puis, revenant sur le territoire japonais il continua dans des activités commerciales, dans une importante société commerciale japonaise. Il s’en retira à l’âge de 75 ans.

Les démarches pour l’obtention de la médaille des Justes aboutirent en 1985 par une cérémonie officielle à Jérusalem, au cours de laquelle cette suprême consécration lui fut décernée le remerciant et saluant de cette manière la compassion et l’humanité dont il fit preuve durant ces dures années que dura la seconde guerre mondiale.

En recevant la Médaille des Justes, Sempo Sugihara répondit à la question qui lui fut posée de savoir pour quelles raisons il désira tellement (au prix de très longues heures d’un travail harassant pour lui et son épouse en 1940 à signer des milliers de visas :  » c’étaient des êtres humains et ils avaient besoin d’aide » dit-il simplement. « Je suis heureux d’avoir trouvé la force de prendre des décisions pour eux ». C’était un homme religieux qui croyait en un Dieu universel pour tous les peuples. Il a déclaré encore : je peux désobéir à mon gouvernement mais je ne peux désobéir à D.

Lors de cette cérémonie, des milliers de personnes se sont rendues à Jérusalem pour rendre hommage et témoigner de leur reconnaissance. Certaines données laissent à penser qu’environ 40,000 personnes doivent la vie à cet homme hors du commun.

Il s’était converti à l’Eglise Grecque Orthodoxe et, comme il a été dit plus haut il était profondément croyant.

Sugihara s’éteignit en 1986, âgé de 86 ans. Sa femme lui survécut puisqu’elle mourut en 2008 à l’âge de 94 ans.

Persona Non Grata (2015) - IMDb

Sugihara was also raised in the strict Japanese code of ethics of a turn-of-the-century samurai family. The cardinal virtues of this society were oya koko (love of the family), kodomo no tameni (for the sake of the children), having giri and on (duty and responsibility, or obligation to repay a debt), gaman (withholding of emotions on the surface), gambatte (internal strength and resourcefulness), and haji wo kakete (don’t bring shame on the family). These virtues were strongly inculcated by Chiune’s middle-class rural samurai family.

Caroline Elishéva REBOUH

SourceJFORUM.FR

CES ARTICLES PEUVENT VOUS INTÉRESSER ARTICLES POPULAIRES
 

POPULAIRE CETTE SEMAINE

Rejoignez nous sur Facebook

L’Observatoire Juif de France a besoin de vous.

Donner avec le bouton Paypal
Un Reçu Cerfa vous sera adressé