Israeli Human Rights activist and Chair of the Babi Yar Memorial Center, Natan Sharansky poses for a photo, during an interview with the Associated Press in Kyiv, Ukraine, Wednesday, Oct. 6, 2021. The presidents of Ukraine, Israel and Germany have inaugurated a memorial for the victims of the Babi Yar massacre in Ukraine eight decades after one of the most infamous Nazi mass slaughters of the Holocaust. Nearly 34,000 Jews were killed within 48 hours in the Babi Yar ravine in the Ukrainian capital of Kyiv when the city was under Nazi occupation in 1941. (AP Photo/Efrem Lukatsky)

Le texte de Nathan Charansky sur l’Ukraine qui fait le Buzz

Nathan Charansky a fait un discours cette semaine lors des cheva brahot de Benia et Netta Dickstein. Les parents de Benia, Yossi et Hanna et son frère Choval sont décédés dans un attentat lorsque il avait 7 ans. Par la journaliste Sivan Rahav Méir.

Il aurait été dommage que seules les personnes présentes lors de ces sheva brahot puissent entendre ce que Charansky, le célèbre prisonnier de Sion, a dit concernant la situation en Ukraine.

« J’ai grandi en Ukraine, à Donetsk. Il y avait là bas quand j’étais jeune des personnes d’origine diverse. Sur les papiers d’identité de certains, il était écrit « russe », « ukrainien », « kosack », « giorgiens ». Cela n’avait pas tant d’ importance, il n’y avait pas tant de différence que cela entre ces personnes. En revanche, s’il était écrit  » juif » sur tes papiers d’identité, c’etait comme si tu étais porteur d’une maladie contagieuse.

On ne savait rien de l’identité juive. Il n’y avait rien qui faisait de nous des personnes différentes du point de vue identitaire. Rien sauf l’antisémitisme et la haine qu’on nous exprimait.

Ainsi, il ne venait à l’idée de personne de remplacer le mot « russe » par le mot « ukrainien » sur sa carte d’identité, par exemple, pour être accepté à l’université, car cela n’avait aucune importance. Mais, s’il était écrit « juif » et que vous aviez la possibilité de le changer – bien sûr, que vos chances d’être accepté à l’université devenaient tout de suite plus grandes.

 

Juif est devenu une chance

Tout cela m’est revenu à l’esprit, cette semaine lorsque j’ai vu des milliers de personnes debout aux frontières, essayant d’échapper à la tragédie en Ukraine. Ils se tiennent là jour et nuit. Mais il y’a un mot qui peut les aider à s’en sortir : « juif ». Si vous êtes juif – il y a des juifs là-bas qui s’occuperont de vous, il y aura quelqu’un de l’autre côté de la frontière qui vous cherchera, vos chances de vous enfuir seront plus élevées.

Le monde a basculé. Quand j’étais enfant, ‘juif’ était un mot négatif et péjoratif, presqu’une tare. Personne ne nous enviait.
Aujourd’hui à la frontière ukrainienne ‘Juif’ est devenu un mot positif, une chance. Il concerne des personnes qui ont un endroit où aller et  une famille qui les y attend. »